Steve Jobs aurait dit : « Ceci est une révolution ». Et pour une fois, c’est une révolution qui aurait fait plaisir aux tortues.
Les déchets plastiques représentent une pollution massive, connue de tous. Mais au-delà de leurs impacts dévastateurs sur la biodiversité et les écosystèmes, leur gestion est également synonyme d’émissions de gaz à effet de serre, principalement du CO₂ lors de l’incinération des déchets, et du méthane lorsque l’enfouissement est privilégié. Cela représente près d’un milliard de tonnes éq.CO₂ chaque année, soit 2 % des émissions mondiales annuelles (ça fait très mal).
Des solutions techniques existent pour trier et recycler une partie de ces plastiques mais elles sont encore très limitées pour 3 principales raisons :
- la nécessité de trier les plastiques avant le passage au recyclage, ce qui nécessite la fabrication de la mise en service d’immenses machines, très coûteuses, que la plupart des pays ne peuvent pas se payer, et qui limitent les quantités et les typologies de plastique réellement recyclables ;
- le fait que les plastiques recyclés sont généralement non recyclables eux-mêmes ;
- le fait que le recyclage du plastique génère de nouveaux plastiques, alors que l’objectif serait de ne plus en produire.
Au final, l’essentiel de ces déchets est donc enfoui, exporté ou incinéré (oui vous pouvez dire : « mama mia », voire même verser une petite larme).
Crymirotech apporte une solution nouvelle à ces enjeux en offrant pour la première fois la possibilité de recycler des mélanges de déchets en produisant des matières premières primaires (monomères et intermédiaires chimiques) réutilisables par les industriels, pour faire autre chose que du plastique.
Si on résume, Crymirotech permet de :
- transformer le plastique en autre chose ;
- sans avoir à trier à l’entrée ;
- et sans limite (la matière produite en sortie pourra de nouveau être recyclée).
Si vous aimez bien les termes techniques, sachez que cette solution est « un procédé de recyclage ionique des plastiques permettant de dépolymériser les matières pour les transformer directement en monomères légers et intermédiaires chimiques recyclés (ex : éthylène, propylène, styrène) pour l’industrie. »
Là, vous vous dites peut-être : « Hum, ok ça fait des monomères, et alors ? »
Eh bien ces monomères représentent aujourd’hui la base de fabrication de l’intégralité des produits et matières synthétiques de notre quotidien.
Bien sûr, ils peuvent être utilisés pour fabriquer de nouveau tous types de plastiques.
Mais ils peuvent aussi servir à de très nombreuses autres applications. Voici quelques exemples :
Éthylène :
- éthylène oxyde : utilisé pour la stérilisation de matériel médical (utile pour ne pas perdre un membre quand on est venu soigner un rhume chez le médecin) ;
- éthanol : l'éthylène est utilisé pour produire de l'éthanol (désinfectants, cosmétiques, arômes alimentaires et, bien sûr, l’alcool présent dans le Ricard qui accompagne votre partie de pétanque de dimanche après-midi ;
- agent de maturation des fruits : l'éthylène est utilisé pour accélérer la maturation des fruits tels que les bananes, les tomates, et les avocats. C'est une phytohormone naturelle qui régule divers processus de croissance des plantes.
Propylène :
- isopropanol (alcool isopropylique) : utilisé comme solvant dans l'industrie pharmaceutique, cosmétique et pour les produits de nettoyage ;
- acroléine : utilisée comme biocide et intermédiaire chimique dans la production d'acide acrylique, qui permet de faire les couches pour votre bébé, la peinture de votre garage, les serviettes hygiéniques, ou encore le bon vieux scotch (non, rangez tout de suite ce verre à whisky, je parle ici du ruban adhésif).
Styrène :
- Industrie du caoutchouc : caoutchouc styrène-butadiène (SBR) : utilisé dans la fabrication des pneus de votre vélo ou de la voiture électrique sans permis (que votre fils a rayé dès sa première sortie), mais aussi les courroies (oui, celle qui vous a coûté 1 500 balles l’année dernière), et autres produits en caoutchouc.
- Industrie des résines : résines de styrène-acrylonitrile (SAN) : utilisées dans les appareils ménagers, les équipements de laboratoire, et les produits de consommation courante.
Applications spécifiques :
gaz de soudage : l'éthylène et le propylène peuvent être utilisés comme gaz combustibles pour le soudage et le coupage des métaux (utile pour fabriquer toutes les machines industrielles, les vélos, les métros, les trains, etc. Bon ok ça sert aussi pour fabriquer des avions et des chars d'assaut).
Là vous vous dites : « Mais c’est une révolution alors ? » . Oui, c’est ce qu’aurait dit Steve aussi, on vous avait prévenu.
Comment ça marche, plus précisément ?
En gros, les déchets plastiques sont immergés dans un liquide qui va les décomposer de façon exhaustive, afin de produire des composés légers. Ces composés, une fois purifiés / distillés, pourront être utilisés à 100 %, pour produire d’autres matières à plus haute valeur ajoutée (ex : solvants, produits cosmétiques ou pharmaceutiques).
Cette nouvelle technologie ne génère pas de naphta, en supprimant les étapes d’extraction et de raffinage du pétrole, ainsi que celle de vapocraquage (étape la plus impactante d’un point de vue environnemental) et permet de produire des matières premières plus vertueuses, à partir de déchets et non à partir de pétrole.
Pour plus de détails sur le fonctionnement technique, vous pouvez vous référer à la note d’investissement.
Donc, oui, Crymirotech rend possible le passage d’une économie linéaire à une économie circulaire.