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Monomeris (ex crymirotech)

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Los puntos de los equipos se conceden en función de la adecuación de la solución al tipo de innovación buscada por Team for the Planet. Se basan en el análisis de una serie de factores:

  • potencial de impacto: puntuación media de impacto > 4 => 0,5 puntos / si > 4,15 => 1 punto.
  • coherencia global: todas las puntuaciones medias de los 6 criterios de selección > 2,5 => 1 punto.
  • coup de Coeur: % de encuestados que consideran que la innovación es la mejor forma de actuar a gran escala contra los gases de efecto invernadero > 20% => 1 punto
  • focalización: validación del ámbito de intervención del Equipo superior al 90% => 0,5 puntos + nivel de madurez inno suficiente => 0,5 puntos
  • aceptación social: puntuación del análisis semántico para comentarios > 0 => 0,5 puntos/ si > 3500 => 1 punto
72 evaluaciones

Une solution de recyclage de tous mélanges de déchets et de substituts de matières fossiles.

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Fase de inversión

Prototipo.

El efecto palanca utilizado
Efficacité énergétique
El sector empresarial
Industrie
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🌿
Empresa fundada en Junio 2019
Fundadores Maxime Lépinay
Plantilla -
🫶
Fecha de entrada TFTP 28 de septiembre de 2023
Inversión TFTP 450.000 €
Propiedad de TFTP 16,67 %

El proyecto en detalle

Steve Jobs aurait dit : « Ceci est une révolution ». Et pour une fois, c’est une révolution qui aurait fait plaisir aux tortues.  

Les déchets plastiques représentent une pollution massive, connue de tous. Mais au-delà de leurs impacts dévastateurs sur la biodiversité et les écosystèmes, leur gestion est également synonyme d’émissions de gaz à effet de serre, principalement du CO lors de l’incinération des déchets, et du méthane lorsque l’enfouissement est privilégié. Cela représente près d’un milliard de tonnes éq.CO₂ chaque année, soit 2 % des émissions mondiales annuelles (ça fait très mal).

Des solutions techniques existent pour trier et recycler une partie de ces plastiques mais elles sont encore très limitées pour 3 principales raisons : 
- la nécessité de trier les plastiques avant le passage au recyclage, ce qui nécessite la fabrication de la mise en service d’immenses machines, très coûteuses, que la plupart des pays ne peuvent pas se payer, et qui limitent les quantités et les typologies de plastique réellement recyclables ; 

- le fait que les plastiques recyclés sont généralement non recyclables eux-mêmes ;

- le fait que le recyclage du plastique génère de nouveaux plastiques, alors que l’objectif serait de ne plus en produire. 

Au final, l’essentiel de ces déchets est donc enfoui, exporté ou incinéré (oui vous pouvez dire : « mama mia », voire même verser une petite larme).

Monomeris Chemicals apporte une solution nouvelle à ces enjeux en offrant pour la première fois la possibilité de recycler des mélanges de déchets en produisant des matières premières primaires (monomères et intermédiaires chimiques) réutilisables par les industriels, pour faire autre chose que du plastique. 

Si on résume, Monomeris Chemicals permet de : 

  • transformer le plastique en autre chose ;
  • sans avoir à trier à l’entrée ;
  • et sans limite (la matière produite en sortie pourra de nouveau être recyclée).

Si vous aimez bien les termes techniques, sachez que cette solution est « un procédé de recyclage ionique des plastiques permettant de dépolymériser les matières pour les transformer directement en monomères légers et intermédiaires chimiques recyclés (ex : éthylène, propylène, styrène) pour l’industrie. » 

Là, vous vous dites peut-être : « Hum, ok ça fait des monomères, et alors ? »

Eh bien ces monomères représentent aujourd’hui la base de fabrication de l’intégralité des produits et matières synthétiques de notre quotidien. 

Bien sûr, ils peuvent être utilisés pour fabriquer de nouveau tous types de plastiques. 
Mais ils peuvent aussi servir à de très nombreuses autres applications. Voici quelques exemples : 

Éthylène :
  • éthylène oxyde : utilisé pour la stérilisation de matériel médical (utile pour ne pas perdre un membre quand on est venu soigner un rhume chez le médecin) ;
  • éthanol : l'éthylène est utilisé pour produire de l'éthanol (désinfectants, cosmétiques, arômes alimentaires et, bien sûr, l’alcool présent dans le Ricard qui accompagne votre partie de pétanque de dimanche après-midi ; 
  • agent de maturation des fruits : l'éthylène est utilisé pour accélérer la maturation des fruits tels que les bananes, les tomates, et les avocats. C'est une phytohormone naturelle qui régule divers processus de croissance des plantes.

Propylène :
  • isopropanol (alcool isopropylique) : utilisé comme solvant dans l'industrie pharmaceutique, cosmétique et pour les produits de nettoyage ;
  • acroléine : utilisée comme biocide et intermédiaire chimique dans la production d'acide acrylique, qui permet de faire les couches pour votre bébé, la peinture de votre garage, les serviettes hygiéniques, ou encore le bon vieux scotch (non, rangez tout de suite ce verre à whisky, je parle ici du ruban adhésif).

Styrène :
  • Industrie du caoutchouc : caoutchouc styrène-butadiène (SBR) : utilisé dans la fabrication des pneus de votre vélo ou de la voiture électrique sans permis (que votre fils a rayé dès sa première sortie), mais aussi les courroies (oui, celle qui vous a coûté 1 500 balles l’année dernière), et autres produits en caoutchouc. 
  • Industrie des résines : résines de styrène-acrylonitrile (SAN) : utilisées dans les appareils ménagers, les équipements de laboratoire, et les produits de consommation courante.

Applications spécifiques :
gaz de soudage : l'éthylène et le propylène peuvent être utilisés comme gaz combustibles pour le soudage et le coupage des métaux (utile pour fabriquer toutes les machines industrielles, les vélos, les métros, les trains, etc. Bon ok ça sert aussi pour fabriquer des avions et des chars d'assaut).

Là vous vous dites : « Mais c’est une révolution alors ? » . Oui, c’est ce qu’aurait dit Steve aussi, on vous avait prévenu. 

Comment ça marche, plus précisément ? 

En gros, les déchets plastiques sont immergés dans un liquide qui va les décomposer de façon exhaustive, afin de produire des composés légers. Ces composés, une fois purifiés / distillés, pourront être utilisés à 100 %, pour produire d’autres matières à plus haute valeur ajoutée (ex : solvants, produits cosmétiques ou pharmaceutiques). 

Cette nouvelle technologie ne génère pas de naphta, en supprimant les étapes d’extraction et de raffinage du pétrole, ainsi que celle de vapocraquage (étape la plus impactante d’un point de vue environnemental) et permet de produire des matières premières plus vertueuses, à partir de déchets et non à partir de pétrole. 

Pour plus de détails sur le fonctionnement technique, vous pouvez vous référer à la note d’investissement.

Donc, oui, Monomeris Chemicals rend possible le passage d’une économie linéaire à une économie circulaire.
Descubra toda la información esencial sobre esta innovación.

Cronología

El equipo

Maxime Lépinay Fondateur

Fondateur
Maxime Lepinay : plastic killer

Savez-vous ce qu’est la dépolymérisation… ? Sans doute que non. Maxime Lepinay, lui, le sait parfaitement. Et plus que cela : quand il vous en parle, vous avez envie de l’écouter et d’en apprendre plus. Il faut dire qu’en plus de son expertise sur le sujet, Maxime affiche une bonne humeur contagieuse. Beaucoup d’optimisme aussi, mais nous y reviendrons plus tard. Pour le moment, concentrons-nous sur la dépolymérisation, ce terme que nul ne connaît à moins d’être particulièrement calé en chimie. Ce procédé consiste à séparer des polymères pour en faire des monomères.
Ce n’est toujours pas clair ? Bon, peut-être vaut-il mieux reprendre l’histoire depuis le début…
Maxime est ingénieur. Originaire des Landes et plus précisément de Mont-de-Marsan, il a fait ses études à UniLaSalle, l’institut polytechnique de Rouen. Il s’est spécialisé dans l’agro-industrie, sans toutefois abandonner complètement la chimie, son premier amour. Il confesse d’ailleurs en souriant que c’était vraiment son truc : “Moi, le tableau périodique, le nom des éléments, j’adorais ça !” Lorsqu’il en parle, on a en tête l’image d’un enfant curieux, un peu geek et brillant. Cet enfant se trouve sans doute toujours là, quelque part derrière ce visage sérieux de jeune adulte.



Très sensible aux questions écologiques, Maxime se pose très tôt la question de mettre son savoir au service de la cause environnementale. Comment ? En se servant de son bagage d’ingénieur chimiste. En 2014, encore étudiant, il se met à faire des tests dans son atelier. Par “faire des tests”, entendez mélanger des fluides dans des creusets en zinc et en inox pour y plonger du plastique, le dissoudre et en récupérer les composants. Car oui, c’est cela l’ambition de Maxime : recycler le plastique à grande échelle.
Le plastique, ce n’est pas (toujours) fantastique
Transformer le plastique, c’est précisément l’un des grands défis qui attend l’humanité. “C’est assez dingue !” précise Maxime : “460 millions de tonnes de plastiques sont produites chaque année dans le monde…” Et rien n’indique que le niveau de production s’infléchit, bien au contraire : “On va vers le milliard de tonnes en 2060. Le plastique et les produits de synthèse sont partout : dans nos ordinateurs, nos branches de lunettes, nos bouteilles d’eau, nos emballages… Même nos vêtements.” Le plastique est important, mais une infime partie est recyclée. Le reste est incinéré ou enfoui. En tout, les procédés de création et de destruction de ces matières sont responsables de 2 % des émissions de gaz à effet de serre.
 
Les plastiques sont créés par polymérisation : dit autrement, on assemble des molécules souvent gazeuses à température et pression ambiante - obtenues pour partie à partir de pétrole - jusqu’à leur donner la consistance solide souhaitée. La bonne nouvelle ? Il est possible d’inverser ce procédé. Par dépolymérisation donc. Dans les creusets de Maxime, sous l’action de liquides ioniques, les polymères redeviennent des monomères gazeux, que l’on peut récupérer pour une réutilisation. Et l’ingénieur a perfectionné son procédé : “Ce qui sort de la cuve est recyclable à 100 %.” Imaginez maintenant que l’on utilise cette solution à grande échelle… C’est à présent ce que Maxime ambitionne de faire avec Crymirotech (devenu Monomeris Chemicals en 2024), la société qu’il a créée en juin 2019.

L’ascension et la chute
Tout n’a pas été aussi simple cependant. Comme les créateurs de Google, Maxime n’a pas tout fait, tout créé dans son garage. Fraîchement diplômé, il a forgé son expérience, d’abord chez Airbus (encore EADS à l’époque), puis chez Nestlé : “Chez EADS, j’ai étudié notamment la production de bio-kérosène : ça m’a donné beaucoup de compétences pour comprendre un grand nombre de procédés chimiques. Et chez Lactalus-Nestlé, mon travail consistait à optimiser les process dans une usine, notamment en réduisant les rebuts de production.” Deux expériences très utiles pour la suite, à partir desquelles Maxime ne cesse d’expérimenter ses fluides permettant de recycler le plastique.

Il se lance réellement en 2017 : après avoir remporté le prix pépite du concours des jeunes entrepreneurs, il intègre l’incubateur des Arts et Métiers de Lille. “Là, j’ai eu de l’aide : j’ai pu discuter avec des professeurs, des techniciens…” L’année suivante, le premier prototype de Maxime est prêt : une belle réussite, déjà, qui lui permet de breveter l’innovation. En parallèle, Maxime négocie un partenariat avec un industriel : de quoi disposer d’un local et de moyens conséquents pour améliorer encore la technologie naissante et viser un recyclage des plastiques à 100 %. Tous les voyants sont au vert…
… sauf que l'univers décide soudain d’asséner quelques (gros) de bâtons à Maxime. Nous sommes en 2020 et la crise du covid est là. A peine s’est-elle éloignée que Vladimir Poutine décide d’envahir l’Ukraine. Les coûts de l’énergie explosent, de nouvelles contraintes sous-jacentes font surface,  et le partenariat prend fin. Maxime se souvient : “Là, on est en 2022. J’avais un bâtiment industriel, des premiers clients potentiels, du financement… et je perds tout.”
Rebondir… avec Team for the Planet
L’ingénieur, toutefois, n’est pas du genre à se laisser abattre. Il n’a plus de financement ? Qu’à cela ne tienne : il parvient à convaincre sa banque de lui octroyer un prêt. L’établissement accepte car, parallèlement, le conseil régional soutient le projet de Maxime. Mais surtout, d’autres ont entendu parler de l’affaire entre temps et flairent le “bon coup” : ce sont les membres de l’équipe de Team for the Planet. “TFTP” n’est pas long à se décider : Monomeris Chemicals  fait partie de ces game changers recherchés. 300 000 euros d’investissement, et la société de Maxime, désormais installée à Arras, peut renaître de ses cendres : “Ils sont rentrés au capital en septembre 2023. Et de septembre à décembre, TFTP a cherché un CEO.”
Car oui, Maxime l’a compris, il ne peut plus tout faire seul : le développement de Monomeris Chemicals nécessite l'expertise d’une personne au profil plus commercial. Olivier Camp est l’un des trois “finalistes” sélectionné par Team for the Planet. “... et il a fait l’unanimité.” Sans trop de surprise. Il faut dire qu’Olivier a le profil idéal : à l’aise en gestion opérationnelle, il se montre également capable de se projeter dans une stratégie de moyen et de long terme. Il est aussi excellent technicien, et Maxime s’en rend compte au moment où son futur comparse le rencontre : “Il habitait à Grasse, il est venu au bâtiment à Arras, il avait trois heures devant lui. Ces trois heures, nous les avons passées debout dans le hangar à discuter du procédé et de la stratégie. On aurait pu continuer sans problème trois heures de plus.”

Olivier est cette personne qui manquait à la société : “On se complète parfaitement” précise Maxime. “Il nous permet de prendre de bonnes décisions, de court et de moyen terme. C’est une belle chance de pouvoir débriefer de cette façon avec une autre personne”.
En route vers un beta-test industriel
Sous l’action conjuguée des deux hommes, Monomeris Chemicals finalise enfin son procédé. Désormais, jusqu’à 100 % des produits de synthèse plongés dans la cuve peuvent être récupérés sous forme gazeuse. Les monomères obtenus permettent ensuite de recréer des matières de synthèse. La société est désormais en mesure de proposer ses services à toute entreprise qui souhaite éviter les procédés coûteux du recyclage, de l’incinération ou de l’enfouissement. Dans l’immédiat, Monomeris Chemicals est en discussion avec Baudelet Environnement, pour installer une unité sur un site de traitement des déchets dans le Nord : “Ce sera notre premier beta-test industriel” précise Maxime. “En parallèle, on termine notre pilote industriel : c’est la référence en R&D à partir de laquelle on va élaborer notre produit final.”
Ajoutons à cela un déménagement prévu dans un laboratoire plus grand et plus fonctionnel, doté d’un parking et pouvant accueillir des véhicules poids lourd. Car Monomeris Chemicals recrute : au moins quatre personnes sont attendues d’ici la fin de l’année 2024. Bref, tous les voyants sont (de nouveau) au vert. Lentement mais sûrement, la société de Maxime a repris son envol et chacun espère la voir aller très haut. Notre bonne vieille terre en a bien besoin.
D’autres, peut-être, s'effraieraient de cette suite de succès et d’échecs, de ces montagnes russes émotionnelles, techniques et financières. Pas Maxime. Lui semble demeurer parfaitement serein. L’enfant brillant et un peu geek planqué quelque part dans un coin de sa tête lui souffle peut-être que tout ira bien. Les difficultés et leurs conséquences ne l’atteignent guère : “Quand j’étais étudiant, j’ai fait un test de personnalité, basé sur les couleurs… Moi, j’étais jaune et vert : à la fois organisé et très innovant. Mais le plus intriguant, c’est que le test montrait aussi ma résistance au stress : plus j’étais stressé, plus j’étais innovant !”

“Il manque peu de choses pour que le monde aille bien.”
Avec un peu de recul, ces résultats paraissent diablement réalistes. Mais Maxime n’en reste pas moins lucide sur les raisons de sa réussite : “Ma compagne y est pour beaucoup. Elle m’a encouragé à me lancer quand c’était le bon moment.” S’il travaille beaucoup, il sait aussi s’accorder des pauses : “On voyage un peu. Et puis, j’ai une fille de deux ans, je passe beaucoup de temps avec elle.” Est-ce là l’une des raisons de cet optimisme décelé en début d’entretien ? Peut-être. En tous cas, cet optimisme est bien là et semble inébranlable. Quand on parle à Maxime de l’état du monde et des futurs parfois apocalyptiques que l’on prédit, lui reste serein une fois de plus : “On est très loin d’avoir perdu la partie. Il manque peu de choses pour que le monde aille bien. Un peu de paix peut-être, et je crois que beaucoup de gens y aspirent. Et puis, il ne faut pas s’interdire de rêver grand, d’avoir des visions simples, mais futuristes. Sans limite quoi… Cela permet de trouver ces nouveaux projets et ces nouvelles technos qui permettent d’avancer.”
Un condition cependant : il ne faut pas rester cloisonné à ce que l’on fait. “Si je n’avais fait que de la chimie, je travaillerais dans un labo, je ne chercherais pas à changer les choses. Il faut vraiment s’efforcer d’apprendre et d’étudier ce qu’il y a ailleurs et de l’appliquer à son propre domaine.”
Bref, il faut rester curieux. Garder un peu de cette âme d’enfant qui aimait les tableaux périodiques. C’est peut-être aussi de cette manière que l’on contribue à rendre le monde meilleur.





















Olivier Camp CEO

CEO
Olivier Camp : “Monomeris Chemicals est une solution pour traiter le plastique à grande échelle.”
Au commencement… Qu’y a-t-il au commencement lorsque l’on parle d’Olivier Camp ? Peut-être un voyage à Arras qui s’avéra être une sorte de chemin de Damas. Ou alors… non. Enfin si. Mais au commencement, au vrai commencement, il y a surtout des livres d’Aldous Huxley et Isaac Asimov. Des histoires qui parlent de robots, de technologies futuristes, de civilisations très avancées. En évoquant ces passions d’enfance, Olivier sourit : “Le cycle des Robots d’Asimov, ça m’a marqué. Ces auteurs-là, à leur manière, étaient des visionnaires.”

Sur ce point précis, laissons débattre les férus de littérature de science-fiction. Ce qui est certain, c’est que les œuvres de ces écrivains ont durablement marqué Olivier : “Ils m’ont permis de poser sur le monde un regard différent, ils m’ont donné envie de consacrer ma vie aux innovations.” Au point que ce natif de Carcassonne est devenu très récemment le CEO de Monomeris Chemicals  qui change de nom et devient Monomeris Chemicals en 2024, une start-up capable de transformer n’importe quel déchet plastique en matière première primaire réutilisable. De quoi éviter le rejet de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. “L’impact sur le changement climatique peut être très important.” explique Olivier. “Chaque année, l’humanité produit plus de 460 millions de tonnes de plastiques et, en 2060, le milliard de tonnes pourrait être atteint.”
80 % de cette production finit presque immédiatement en déchet : on en recycle moins de 10 %, et le reste est incinéré, enfoui ou fini dans les océans. Ajoutons à cela que les composants plastiques sont créés à partir de pétrole qu’il faut extraire et traiter… et les chiffres deviennent effarants : la filière plastique serait responsable de 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et si on pouvait au moins se passer de la phase d’extraction du pétrole pour fabriquer du plastique ? Si celui-ci pouvait être créé à partir de déchets… plastiques ? C’est le pari de Monomeris Chemicals. “On est une entreprise complètement disruptive.” veut croire Olivier. “On apporte une réponse scientifique et technique à un problème mondial.”
Un parcours sous le signe de l'innovation et de l’environnement
Mais revenons-en à lui, l’enfant de Carcassonne qui aimait les récits de science-fiction. Comment passe-t-on des livres d’Asimov à la direction d’une entreprise au procédé révolutionnaire ? “J’ai habité Montpellier pendant 20 ans, j’ai un master en finances.” Cela ne colle pas vraiment à l’image que l’on commençait à se faire d’Olivier, qu’on imaginait plutôt se lancer dans des études scientifiques. Sauf que l’intéressé n’a pas lâché sa passion première, l’innovation : “J’ai cofondé il y a 20 ans un groupe industriel devenu un des leader européen des dispositifs médicaux. On a racheté sept usines qui produisaient notamment du matériel pour les EHPAD et le maintien à domicile des personnes âgées.”
A l’époque déjà, Olivier guette tout ce que l’on crée, tout ce que permet la technologie. Il fonde ensuite un cabinet de conseil, puis deux start-ups. La première se spécialise dans la valorisation de biomasse. La seconde produit des serres agricoles robotisées et pilotées par l’IA tout en respectant la biodiversité des cultures. Le technologie et l’innovation, toujours, mais cette fois au service de l’environnement. C’est suffisant pour qu’Olivier rejoigne l’Union européenne en tant que Climate Pact Ambassador et expert Green deal, ce programme qui ambitionne de rendre le Vieux continent neutre en carbone à l’horizon 2050. En tout, des milliards d’euros fléchés vers la transition énergétique. Olivier accepte : “Je me suis mis à expertiser des dossiers de demande de subvention de start-ups. Cela m’a permis de me spécialiser davantage, d’avoir un champ d’analyse plus large sur le sujet de l’environnement.”

Le sujet l’intéresse de plus en plus. De fil en aiguille, il en vient en 2020 à créer une nouvelle entreprise : www.climatopolis-solutions.com. Sans doute la plus ambitieuse à laquelle il ait donné vie, puisque l’objectif consiste à faire émerger un réseau de smart cities scientifiques spécialisées dans le changement climatique (accélérateur de startups greentech, centre de formation et de R&D) ceci au plus près des 37 “hot spots” de biodiversité dans le monde : “Ce sont des zones où il y a une souffrance climatique extrême : sécheresse, excès de pluie, catastrophe naturelle… et où on observe par ailleurs un risque de disparition massive de la faune et la flore. Cela peut générer un déséquilibre à l’échelle planétaire.”
Pour éviter cela, les villes créées - des smart cities scientifiques - doivent s’appuyer sur des entreprises qui agissent pour contrer les effets du réchauffement climatique : gestion des déchets, énergies renouvelables… en fonction de la culture et des contraintes locales. “Pour ce projet, on a signé pour 190 millions de levée de fonds” précise Olivier. “On espère voir cela se concrétiser en 2024.” Un rêve immense donc. Mais en attendant…
Le projet Monomeris Chemicals
… en attendant, ce projet permet à Olivier de fréquenter les mêmes cercles que l’équipe de Team for the Planet et d’en rencontrer les membres. Ceux-ci viennent d’investir dans Monomeris Chemicals et cherchent à doter la boîte d’un CEO. Ils présentent l’entreprise à Olivier, qui s’enthousiasme : “J’ai tout de suite senti que cette start-up-là pouvait devenir une licorne. Quand j’ai analysé le portefeuille, j’ai vu que cette entreprise avait la capacité de se massifier, car les sujets autour du plastique concernent tous les pays du monde et il y a des besoins colossaux dans le monde entier. De surcroît, Monomeris Chemicals ne va pas sur le sujet du recyclage mécanique, il traite au contraire les refus de tris et n’a pas de concurrent. Enfin, le process de production de  cette technologie innovante, n'émet pas de Co2 et ne consomme pas d’eau, c’est très vertueux.”
Sur le papier, tout “colle”. Mais on a bien souvent vu s’effondrer des équipes qui, sur le papier, devaient gagner. Olivier se rend donc sur le terrain, c’est-à-dire à Arras, là où Monomeris Chemicals a installé son laboratoire. Il y rencontre Maxime Lépinay, créateur de l’entreprise. L’entente est immédiate : “Ça a été un coup de coeur humain et professionnel.” se souvient Olivier. “J’ai vu dans les yeux de Maxime à la fois l’intelligence du chercheur et un côté entrepreneurial.” Les deux hommes discutent pendant trois heures dans le hangar de l’entreprise… “alors qu’on était en novembre et qu’il faisait froid ! J’ai presque raté mon train de retour.”

En janvier 2024, Olivier devient donc le CEO de Monomeris Chemicals, cette boîte qui veut traiter le plastique à grande échelle et qui, désormais, s’appuie sur un duo qui fonctionne. “On avait audité trois personnes pour le poste de CEO.” explique Maxime Lépinay. “Olivier était le combo parfait entre la gestion de la stratégie et le bagage technique opérationnel”.
La complémentarité, clé du succès
L’intéressé apprécie quant à lui le profil de son nouveau collègue : “On a parfois en face de nous des chercheurs qui sont brillants dans ce qu’ils font, mais qui n’ont pas conscience du travail à faire pour commercialiser une machine et l’adapter au marché. Maxime, lui, a tout compris. On est de véritables partenaires avec une forte complémentarité.”
Et Olivier livre à ce sujet une petite anecdote : “On voulait acheter une pompe qui avait des caractéristiques particulières, mais il y avait un an de délai. Maxime s’est tout de suite dit qu’il allait trouver une autre solution pour avancer : il a remplacé la pompe par un autre système. Il est capable d’une gymnastique intellectuelle impressionnante.” Et maintenant ? C’est très simple : “On a tous les deux la volonté de développer très rapidement la boîte pour générer un impact positif sur l’environnement.”
La solution de Monomeris Chemicals consiste à plonger n’importe quel déchet plastique dans un bain de liquides ioniques. Celles-ci ont pour effet de dépolymériser la matière, qui retourne à l’état gazeux. Les monomères obtenus peuvent ensuite être réutilisés pour créer du plastique, ou d’autres produits à haute valeur ajoutée. Les groupes pétrochimiques, l’industrie médicale, les entreprises de cosmétique… Tout ce petit monde se montre intéressé par la solution de Monomeris Chemicals, qui permet d’éviter des rejets de CO2, mais aussi - pour les groupes cités - d’économiser beaucoup d’argent.

Reste à faire grossir l’entreprise. Cela tombe bien : Team for the Planet n’est pas seulement venu avec un CEO dans ses valises, mais aussi avec quelques centaines de milliers d’euros à investir dans l’affaire. De quoi recruter trois ou quatre ingénieurs. De quoi déménager dans un véritable laboratoire, avec un parking prévu pour les poids lourds. De quoi se mettre à jouer réellement dans la cour des grands. “Il y a encore des étapes à franchir.” reconnaît Olivier. “Mais on sait qu’en 2025, on sera sur le marché avec des précommandes. On travaille déjà avec Baudelet Environnement, et un des plus gros producteurs d’éthylène au monde s'intéresse à notre solution.”
“Il y a un élan du grand public et des investisseurs.”
Confiant, il ajoute que Monomeris Chemicals peut s’internationaliser très rapidement, même s’il faut mettre les bouchés doubles dans les mois à venir : “On doit être prêts à accueillir le marché, et on va se concentrer sur la fabrication de machines standards, celles qui permettent de créer les monomères que certains grands groupes veulent acheter.” La récente intégration de Monomeris Chemicals au sein de la WAES (la World Alliance for Efficient Solutions) de la Fondation Solar Impulse, permet aussi de mettre l’entreprise sur le devant de la scène.
Et si le business est essentiel, Olivier n’oublie pas que le rôle de Monomeris Chemicals consiste d’abord à servir le bien commun. “Pour chaque tonne de plastique que l’on traite, quatre tonnes de CO2 peuvent être évitées.” Le nouveau CEO veut croire que ce genre de solution permettra au monde de mieux respirer d’ici quelques décennies : “Même si les indicateurs actuels ne sont pas bons, je ne suis pas du tout catastrophiste. Il y a aujourd’hui un élan du grand public et des investisseurs vers les solutions qui permettront la transition énergétique. La finance se tourne peu à peu vers ces innovations : cela permettra de limiter l’impact de nos activités sur le climat.”
Un excès d’optimisme ? Peut-être, mais il en fait. C’est sans doute même nécessaire lorsque l’on porte des projets tels que Monomeris Chemicals et Climatopolis : “Des dizaines de solutions existent pour éviter le mur. Reste maintenant à les financer, car en définitive, il n’y a que l’argent qui nous sauvera. C’est dans cette voie que s’engage Team for the Planet et je leur dis bravo.”
Nous n’en sommes pas encore aux robots d’Asimov, ni aux sociétés futuristes pour lesquelles la menace climatique ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Mais peut-être s’en approche-t-on un peu.






















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Brevet

La présente invention concerne un procédé de gazéification d’une matière carbonée solide par catalyse en sels fondus selon lequel : - on met en contact pendant une durée déterminée ladite matière carbonée avec un premier bain de sels fondus, caractérisé en ce que ledit premier bain de sels fondus comprend au moins un sel de type chlorure choisi parmi NaCl, MgCl2, CaCl2, KCl, FeCl2 en ce qu’il présente une température de fusion supérieure ou égale à 300 °C, une densité supérieure à 1 mesurée à l’état liquide et à pression atmosphérique et une capacité thermique massique mesurée à l’état liquide et à pression atmosphérique inférieure à la capacité thermique massique de l’eau mesurée à une température de 25 °C et à pression atmosphérique et en ce que ledit contact est réalisé en présence d’air ; - on récupère les gaz formés.

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